Déclaration de The African Editors Forum (TAEF) concernant l’arrestation du journaliste tunisien Faham Boukadous

20/07/2010

Le Forum des éditeurs africains (TAEF) condamne avec la plus grande énergie la condamnation à 4 ans de prison ferme et l’arrestation, jeudi 15 juillet 2010, du journaliste tunisien Fahem Boukadous. Condamné à la prison pour «entente criminelle» et «diffusion d'information de nature à troubler l'ordre public», Fahem Boukadous a été arrêté dans la foulée de manifestations sociales en Tunisie. «Fahem Boukadous a été appréhendé par les services de la police tunisienne au lendemain de sa sortie de l’hôpital de Sousse où il était soigné pour des problèmes respiratoires», a indiqué jeudi dernier son avocate Radia Nasraoui.

Fahem Boukadous, 40 ans, a été condamné le 6 juillet en son absence à quatre ans de prison ferme par la Cour d'Appel de Gafsa (sud-ouest), alors qu'il était hospitalisé depuis le 3 juillet à Sousse (centre-est) pour des problèmes pulmonaires. Il a été reconnu coupable de «diffusion d'information susceptible de porter atteinte aux personnes et à leurs biens» et de «constitution d'une entente criminelle susceptible de porter atteinte aux personnes et aux biens».

Pour ses défenseurs, M. Boukadous a été, en réalité, puni pour la couverture des manifestations sociales survenues en 2008 dans la région minière de Gafsa ( 350 km de Tunis) pour le compte de la chaîne satellitaire Al-Hiwar Ettounsi (Le Dialogue Tunisien). Les autorités tunisiennes dénient la qualité de journaliste à M. Boukadous et considèrent qu'il est impliqué dans ces troubles, assurant qu'il a été condamné pour "des infractions de droit commun sans rapport avec ses activités journalistiques". Fahem Boukadous, résidant à Gafsa, a été l’auteur d'images exclusives sur des manifestations contre le chômage et la corruption dans cette région minière.

Profondément inquiets du recul flagrant des libertés en Tunisie, le Forum des éditeurs africains (TAEF) dénonce la répression féroce qui cible les journalistes dans ce pays. Devant cet état de fait, TAEF appelle le gouvernement tunisien à libérer immédiatement Fahem Boukadous et à laisser les journalistes exercer librement leur profession.

Cheriff SY
Deputy Chairperson




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