"Statut avancé" à la Tunisie
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Droits humains: l'UE critiquée pour le "statut avancé" accordé à la Tunisie
Une ONG tunisienne des droits humains a critiqué l'Union européenne (UE) pour avoir accordé un "statut avancé" de coopération à la Tunisie, lors d'une rencontre, samedi à Rabat, sur les droits de l'Homme au Maghreb.
« Le statut avancé que l'UE vient d'accorder à la Tunisie, c'est une prime à la torture, aux violations graves des droits humains dans le pays", a déclaré Sihem Bensedrine, porte-parole du Conseil national des libertés en Tunisie (CNLT), une organisation créée en 1998, mais non autorisée en Tunisie.
La Tunisie a obtenu le 11 décembre un "statut de partenaire avancé" dans sa coopération économique, politique et sécuritaire avec l'UE.
Le Maroc a pour sa part obtenu en octobre le "statut avancé" de coopération avec l'UE, une position réclamée depuis 2004 et impliquant des relations de coopération politique et économique approfondies.
"Nos cinq pays ont des accords d'association avec l'UE qui est complice de ce qui nous arrive", a ajouté Mme Bensedrine au sujet des membres de l'Union du Maghreb arabe (UMA) qui regroupe l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie, la Libye, et la Tunisie.
"Je me demande si les principes de la Déclaration universelle des droits humains sont encore portés par les pays où elle est née", s'est demandée Mme Bensedrine. Les partenaires du Maghreb "sont les premiers à cautionner ceux qui violent ces principes", a-t-elle ajouté.
Souheir Belhassen, présidente de la Ligue internationale des droits de l'Homme (FIDH), a jugé "mitigée" la situation des droits de l'Homme au Maghreb. "Pour ne pas dire qu'il est négatif, disons que le bilan au Maghreb est mitigé. Les avancées restent timides et les obstacles sont la norme dans la plupart des pays de la région", a-t-elle souligné.
Hussein Zahouan, représentant La Ligue algérienne de défense des droits humains (LADDH), a dénoncé de son côté des "harcèlements" contre son organisation. "Pour le moment, il n'y a pas de défenseurs des droits humains en prison, mais il y a des harcèlements et surtout un plan de déstabilisation de notre association de la part de certains journaux", a-t-il dit à l'AFP.
"La tenue de cette rencontre est tout simplement impossible en Tunisie", a souligné de son côté Kamal Jendoubi, un Tunisien représentant le "Réseau Euromed des droits humains", basé en France. "Dans le monde arabe, à part le Maroc et le Liban, les gouvernements disposent d'arguments légaux pour museler les droits humains", a-t-il regretté.
(AFP - 20.12.2008)