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Observatoire Internationale
Une grande envie de parler d'autres choses
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(Traduit par Mourad Boutaib)
UNE GRANDE ENVIE DE PARLER D’AUTRES CHOSES
par Nicola Quatrano
Pourquoi cela se passe-t-il ainsi: Prendre l'horreur infinie du génocide palestinien et le mettre au même niveau qu'un drapeau mis à feu, comme si le corps d'un enfant brûlé était pareil à l'étoffe d'un drapeau.
Ils ont une grande envie de parler d'autre chose les journalistes italiens, les éditorialistes, les politiciens.... devant ce massacre criminel que le gouvernement israélien est en train d'accomplir dans la bande de Gaza. Un besoin vital de tordre le discours, de détourner le regard de la scène horrible du massacre, de s'occuper d'autre chose, de trouver d'autres sujets à commenter.
Ce n'est pas la pitié, ce n'est pas le dégoût pour le sang qui coule à flots. Des enfants massacrés et mutilés, pour un génocide commis impunément devant les cameras du monde entier. La raison de leur embarras ne se trouve pas dans la colère impuissante que chacun de nous éprouve face à une horreur infinie - contre laquelle on ne peut rien faire.... Eux ils ne sont pas impuissants : nos éditorialistes, nos journalistes super payés, nos politiciens ne sont pas des "sans voix" comme nous, eux ils ont "les langues habituées à battre le tambour», ils ont " les voix puissantes, faite pour les vaffancullo"
Leur silence, le « leur parler d'autres choses », la non souffrance pour ces images crues et parlantes ont une autre raison. Parce que ces documentaires, ces photos horribles et dégoûtantes démontrent elles seules, sans la nécessité d'un commentaire, que à Gaza une opération criminelle est en action dont les tors sont d'une seule part et les raisons de l'autre. En regardant ces images, il en résulte clairement et indiscutable que le gouvernement israélien aie décidé de résoudre les problèmes et les contradictions, simplement en écrasant (peut être en anéantissant) ce peuple, dont l'existence dérange la réalisation du rêve sioniste de construire un état hébreu sur une terre appartenant depuis 2000 ans aux palestiniens. Ce sont des images qui ne consentent pas des interprétations alternatives, ce sont des chiffres (outre 300 enfants massacrés) qui n'admettent pas le débat. Est c'est pour cela qu'il faut parler d'autres choses.
Ainsi aujourd’hui, pour nos politiciens et journalistes "indécents" ce n'est pas le massacre des enfants, non pas l'avènement affreux du médecin Ezeldin Abu el Aish, qui a vu, alors qu'il était au téléphone avec une envoyée israélienne, lui atterrir sur la maison une bombe qui tua toutes ses cinq filles.
Dans les commentaires de notre grande presse, aujourd'hui "indécent" c'est plutôt le sectarisme du programme réalisé sur Gaza par "Annozero», l'unique transmission du service public ayant montré ces images et donné ces chiffres dans leur indiscutable signification. Leur sectarisme est justement d'avoir transmis ces images nues et crues, sans leur assaisonner peut être un commentaire que quelque part en Europe un crétin a traité quelqu’un de « sale juif ».
Parce que c'est ainsi que cela se fait: on prend l'horreur infinie du génocide palestinien et on le met au même niveau, qu'un drapeau brûlé, comme si le corps d'un enfant brûlé soit pareil à l'étoffe d'un drapeau.
Et le "Corriere di Sera" d’hier, qui quand même titrait sur le bombardement israélien du siège de l'ONU et donnait la nouvelle sur les bombes aux phosphores et des armes interdites "expérimentées par l'armée israélienne, invitant après un éditorial de première page, qui stigmatisait. le renvoi de la commémoration publique de l'holocauste de la part du département de l'intérieur Catalan, décidée après l'agression de Gaza, et le fait que deux idiots avait scandés des slogans antijuifs au cours d'une manifestation en Hollande.
Bouleversement stupéfiant de la réalité et des proportions, qui mène à considérer ces épisodes (et non pas le massacre réalisé avec la complicité silencieuse des gouvernements et de la presse européenne comme " deux mauvaises pages dans l'histoire de l'Europe contemporaine" c'est vraiment une dérive tragique et dévastatrice et anti démocratique dans nos propres pays.
A moins que, tout au fond, on approuve cette boucherie.. Ceci expliquerait le tout, même l'incroyable manifestation de soutien au gouvernement criminel israélien organisée quelques jours auparavant devant le parlement par ....les parlementaires et les journalistes. Nous sommes vraiment peut être retrouvés au temps ou l'on massacrait les "sauvages" et la chose ne scandalisait personne. Mais, il est nécessaire de mettre au point un appareil idéologique adéquat, qui consente à regarder les images sans éprouver de l’horreur. Les conquérants espagnols pouvaient compter sur la certitude que les "Indios" des Amériques étaient des êtres sans âmes, un Concile d'alors l'avait établit (l'équivalent de notre presse "libre" d'aujourd'hui).
On a tenté de faire le même en arguant que les palestiniens sont "terroristes", ou du moins complices, vue qu'ils ont démocratiquement élus Hamas. Ceci ne suffit pas : les êtres humains du monde entier (sauf les gouvernements et les éditorialistes) ne peuvent pas regarder ces images du massacre en cours sans frémir d'horreur et sans se désespérer. Un bon signe, malgré tout.
(traduit par Mourad Boutaib)
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