Directmatin.fr, 16 août 2012



Trois ans de prison pour Nabil Rajab


Un tribunal du Bahreïn a condamné jeudi le défenseur des droits de l'Homme Nabil Rajab à trois ans de prison ferme pour participation à des manifestations non autorisées, suscitant le "trouble" des pays occidentaux qui ont rappelé leur attachement à la liberté d'expression.


De confession chiite, "Nabil Rajab a été condamné à trois ans de prison pour participation à trois manifestations non autorisées", a annoncé son avocat, Mohamed al-Jishi, sur son compte Twitter.


M. Rajab, qui purge une peine de trois ans de prison pour insulte aux sunnites, était présent à l'énoncé du verdict mais un représentant du Centre des droits de l'Homme qu'il préside a été empêché d'assister à l'audience.


Nabil Rajab avait été aussi condamné le 28 juin à 300 dinars bahreïnis (800 dollars) d'amende pour insultes aux forces de l'ordre.


Les Etats unis "profondément troublés" par la peine prononcée ont appelé "le gouvernement de Bahreïn à prendre des mesures pour redonner confiance aux citoyens à travers le pays et à démarrer un véritable dialogue avec les partis d'opposition et la société civile", selon la porte-parole de la diplomatie américaine Victoria Nuland.


A Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, s'est déclarée jeudi "préoccupée" par la peine, espérant qu'elle "sera revue en appel et que cela s'applique aussi à tous les citoyens du Bahreïn jugés pour des faits liés à l'exercice de leurs libertés fondamentales".


Le ministère britannique des Affaires étrangères a souligné que "la liberté d'expression et le droit de manifester pacifiquement sont une partie fondamentale de toute démocratie moderne" tou en demandant aux "militants de l'opposition de s'assurer que leurs paroles et leurs actes ne constituent pas une incitation à la violence".


Rappelant son "attachement au principe de liberté d'expression", la France a affirmé qu'elle encourageait "le dialogue permettant d'apaiser durablement les tensions au Bahreïn".


Du côté des ONG, la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a dénoncé la nouvelle condamnation et réclamé la "libération inconditionnelle" de M. Rajab.


Amnesty International avait appelé mercredi dernier les autorités bahreïnies à libérer M. Rajab, qu'elle a qualifié de "prisonnier d'opinion".


"Comme beaucoup d'autres à Bahreïn, Nabil Rajab est un prisonnier d'opinion, incarcéré uniquement pour avoir exercé pacifiquement son droit à la liberté d'expression", avait affirmé l'organisation de défense des droits de l'Homme.


"Il devrait être libéré immédiatement et toutes les autres accusations ou condamnations prononcées contre lui devraient être retirées ou annulées", avait ajouté Amnesty, invitant Bahreïn à agir pour que "tous les défenseurs des droits de l'Homme soient en mesure d'effectuer leur travail sans crainte de représailles".


Bahreïn est secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation du régime, animé par des chiites qui réclament une monarchie constitutionnelle dans un pays à majorité chiite dirigé par une dynastie sunnite.


Auteur AFP

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