Lire le communiqué de l'ONU


Intervention de Nicola Quatrano

Monsieur le président,
je suis un juge de cassation en Italie et je parle en tant que président de l'Osservatorio Internazionale. Une association italienne qui, depuis plusieurs années, est engagée dans le monitorage des procès politiques contre les militants de l’intifada pacifique saharaouie dans les territoires illégalement occupés par le Maroc.
Les troupes d'occupation marocaines répondent à cette Intifada par une forte répression contre les centaines de femmes et d’hommes sahraouis qui ne se résignent pas à l'occupation et continuent à exiger le respect du droit international et la tenue d'un référendum permettant au peuple sahraoui de décider de son propre destin.
Le moment est venu que cette honorable Assemblée générale s’occupe de cette répression et se prononce de manière définitive sur le cas des trois activistes sahraouis : Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri, qui sont détenus dans la prison de Salé depuis une année (8 Octobre 2009), sans procès, accusés de crimes, comme celui d’ «atteinte à la sécurité et à l'intégrité du territoire marocain ». Un crime que le code pénal marocain punit par la mort.
Oui la mort !Une chose terrible, comme l’est aussi la raison pour laquelle ils ont été arrêtés. Ali Salem Tamek, Brahim Dahane, Ahmed Naciri n'ont commis aucun acte de violence ou de terrorisme. Ils ne sont même pas accusés d'avoir commis d’actes de violence ou de terrorisme. Ils ont été pris, alors qu'ils rentraient d'un voyage effectué dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, où ils s'étaient rendus, au grand jour, pour rencontrer leurs frères, que l’occupation illégale marocain des territoires saharaouis maintient séparée depuis trente-cinq année.
Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri ont été uniquement arrêtés pour avoir fait ce voyage. Un voyage que le gouvernement marocain considère comme un acte de trahison, une violation du devoir de «loyauté» qu'il exige de ce peuple, dont il occupe illégalement le territoire.
En fait, contrairement au droit international, le gouvernement marocain non seulement exige que le peuple sahraoui accepte l’occupation illégale de son territoire, mais aussi exige leur "fidélité".
Le gouvernement marocain a déjà tenté d’obliger à la « fidélité » Aminettou Haidar, quand il a expulsé et éloigné de son domicile  et de sa famille cette militante des droits de l’homme, seulement parce qu’elle ne voulait pas se déclarer marocaine. Un acte qui a suscité l'indignation et la condamnation de la communauté internationale toute entière et sur lequel le gouvernement marocain a été contraint de faire marche arrière.
Aujourd'hui, cette même colère et cette même censure doivent forcer le gouvernement marocain à libérer Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri.
Le moment est venu maintenant que l'Organisation des Nations Unies garantisse la liberté d'expression et la liberté politique au peuple saharaoui. Et pour le réaliser, il est nécessaire élargir la mission de la Minurso à la surveillance du respect des droits de l’homme. Il est aussi temps de condamner, de manière forte et claire, le comportement illégal, inhumain et antihistorique du Gouvernement marocain qui veut imposer le devoir de «loyauté» à un peuple, dont il occupe le territoire.
Je veux terminer mon intervention en disant que le moment est venu que l'ONU exige du gouvernement marocain la liberté d’ Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Ahmed Naciri et de tous les prisonniers politiques sahraouis.
New York, 6-7 octobre 2010



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