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Arrestation de Enaama Asfari à Tan Tan - Aout 2009 from Ossin.org on Vimeo.


Transcriptions:

D:  Ennaama, où es-tu maintenant?
R : Maintenant je suis à la prison administratif de Tantan, je suis arrivé ici depuis hier après ma inculpation et la décision du procureur de me poursuivre en état de détention.

D : Mais quand as-tu été arrêté ?  
R : J’ai été arrêté la nuit du 14 aout à huit heure de soir à l’entrée de la ville de Tantan, où j’étais avec un cousin plus jeune  que moi … Après avoir été arrêté par la police de l’entrée de Tantan… J’ai été arrêté depuis sept heure de façon illégal, parce que j’avais avec moi un porte-clés  où j’avais le drapeau de la RASD (République arabe Saharaoui démocratique)

D : Tu connais les accusations ? Pourquoi tu as été arrêté ?
R : Alors… Jusqu’à maintenant  je ne sais pas encore les accusations exactes du procureur, mais je crois que ma arrestation a été liée à ce porte-clés avec le drapeau de la RASD. La police a été énervée quand avait vu ce porte-clés et m’a obligé, avec l’intervention d’un sous-officier avec l’intervention de beaucoup de policiers, de prendre par force de moi ce porte-clés avec le drapeau  de la Rasd, chose que j’ai refusé parce que pour moi c’est très symbolique de garder mon drapeau et pour moi c’est le drapeau du combat contre l’occupation, le drapeau de la résistance du Polisario, de tout le peuple Saharaoui … le drapeau  national saharaoui , le drapeau de l’occupation marocain pour moi.

D. As-tu été maltraité par les policiers ?
R : Surtout moi après mon arrestation … instance de garder toujours la clé de la voiture et le porte-clés  où il avait le drapeau…. ça a beaucoup énervés les policiers et m’ont tabassé de façon brutale, inhumaine et dégradante… et ça a été la même chose pour mon cousin… il y avait presque trente personnes ou bien quarante personnes contre nous les 2 et nous avons été mis par force et par brutalité dans les voitures où nous ont ramenés au commissariat de Tantan la nuit du 14 aout

D : Qu’est qu’ils on fait dans le commissariat ? Ils t’ont interpellé ?
R : Au commissariat de la police il n’y avait pas d’interrogatoire. Ils nous ont  mis en garde à vue pendant 48 heures presque, on a été privé de couverture, on a été privé de nourriture, on a passé 2 nuits et la deuxième nuit    sans couverture, sans manger presque et même après l’intervention du procureur  qui n’a pas respecté nos droits pendant la garde à vue      et c’est la chose que j’ai refusé d’une façon logique, d’une façon légal. Mais toujours la brutalité, surtout quand j’ai insisté  que dans le procès verbal de la police, que le paragraphe  où j’ai mentionné que la police m’a enlevé par force le porte-clés avec le drapeau national saharaoui  et ils ont refusé de mentionner ça dans le procès-verbal. C’est pour ça qu’ils ont continués a nous traiter de façon brutale et inhumaine et juste parce que je voulais garder le porte-clés avec le drapeau national saharaoui et comme j’ai dit tout à l’heure  pour moi ça est très symbolique, c’est le symbole de mon combat politique dans les territoires occupées, du combat de tous les saharaoui dans les territoires occupées, c’est toujours  le symbole, le drapeau national saharaoui qui est le symbole de notre droit à l’autodétermination

D : Ennaama, tu as été déjà arrêté plusieurs fois. Pourquoi tout ça ? Es-tu un voleur ? Es-tu un criminel ?
R : C’est la logique de l’occupation  marocaine et j’ai été arrêté deux fois, la premier fois à la ville de Smara, la deuxième  fois à Marrakech et maintenant c’est la troisième fois. J’ai maintenant une grande expérience avec les comportements des autorités marocaines qui nous traitent toujours comme des criminels, comme des gens qui sont hors la loi , alors que nous sommes militants politiques, nous sommes des militants de la cause nationale saharaoui et je ne sais pas pourquoi les autorités marocaines ne veulent pas me reconnaitre comme militant de la cause nationale saharaoui  et c’est la politique du Maroc de cacher  la vérité,  au moment qu’il négocie avec le peuple saharaoui, avec le Polisario à Wien, il refuse de nous reconnaitre dans les territoires occupées. Nous sommes des militants des droits de l’homme et aussi des militants de la cause nationale saharaoui. Ça est aussi la politique du Maroc il veut cacher la vérité, mais tout le monde au niveau international et même  l’opinion publique marocaine,  reconnait très bien que nous sommes des militants de la cause nationale saharaoui, nous ne sommes pas des criminels.

D : Le procès a été déjà fixé ?
R : Aujourd’hui, après avoir passé devant la première audience, ils ont renvoyé, après la décision  du président de l’audience,  mon procès jusqu’à le 24 aout … le lundi prochaine.

D : Qu’est que tu veux faire ?
R : Je veux préparer le procès avec mes avocats aussi, mais aussi c’est pour moi l’occasion d’avoir des observatoires, des journalistes   pour que puisse avoir la possibilité de me défendre dans des conditions valables ou que je puisse aussi défendre   la situation comme défenseur de la cause nationale saharaoui, comme militant des droits de l’homme, et de ne pas ceder à cette pression des autorités marocaines et la simple chose que le procès-verbal que la police a fait n’a pas mentionné quelque chose  que j’ai dit  demontre comment les autorités marocains veulent cacher la verité, la réalité, la verité de notre combat national  saharaoui. Cause que je veux défendre  devant le Tribunal

D’accord, Ennaama, bon courage…