Victor Jara
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cocomagnanville.over-blog.com, 28 septembre 2012
Victor Jara
Il y a 80 ans, le 28 septembre 1932 naissait Victor Jara. De son vrai nom Victor Lidio Jara Martinez. Né le 28 septembre 1932 à Santiago. Mort le 16 septembre 1973, assassiné par les militaires putschistes de Pinochet, au service des USA. Chanteur, auteur, acteur, compositeur populaire chilien
Son genre musical : musique folklorique et traditionnelle, nueva cancion chilena
Victor Jara était membre du parti communiste chilien, il a soutenu l’unité populaire du président Allende. Ses chansons engagées :
Critiquaient la bourgeoisie chilienne :
- Las casitas del Barrio Alto ou Ni chicha ni limone
Contestaient la guerre du Vietnâm :
- El derecho de vivir en paz
Rendaient hommage aux figures de la révolution latino-américaine :
- Corrido de Pancho Villa
- Camillo Torres
- Zamba del Che
Et surtout rendaient hommage au peuple et célébraient l’amour :
- Vientos del pueblo
- Te recuerdo Amanda (interprétée dans le video dessous par Joan Baez)
Enfance/jeunesse
Victor est né dans une famille modeste de paysans vivant dans la banlieue de Santiago. Sûrement a-t-il été inspiré par le chant en entendant chanter sa mère qui lui apprit aussi à jouer de la guitare. Sa mère meurt prématurément laissant le jeune Victor affecté pour longtemps.
Chronologie
- 1953 : il intègre l’université du Chili et participe au projet Carmina Burana, il débute un travail de recensement du folklore chilien
- 1956 : Il intègre la compagnie de Mimos de Noisvander, apprend le théâtre et le jeu d’acteur et ensuite rejoint la compagnie de l’université du Chili.
- 1957 : Théâtre et musique suivent des trajectoires parallèles, intégration du groupe « Cuncumen » de Margot Loyola( danse et musiques folkloriques), il y rencontre Violeta Para qui l’encourage à poursuivre une carrière de chanteur. Il devient ensuite la chanteur soliste du groupe
- 1959 : A la même période il réalise sa première mise en scène ce qui le fait voyager en Argentine, au Venezuela, au Paraguay et à Cuba.
- 1961 :Il est directeur artistique du collectif « Cuncumen » qui réalise une tournée en Europe (France, Hollande, URSS, Europe de l’est). Composition de sa première chanson, une ballade folklorico-poétique « paloma quiero contarte »
- 1963 :on apprécie ses qualités artistiques, il devient directeur de l’académie de la maison de la culture de Ñuñoa, il intègre la direction de l’institut théâtral de l’université du Chili (Ituch)
- 1964 à 1967 : Dans le cadre de l’université il est professeur de plateau
- 1965 : il est primé, la presse s’intéresse à lui, sa carrière musicale est entre parenthèses
- 1966 : Il prend la direction du colectif Quilapayun, enregistre son premeir disque avec le label « arena »
- 1967 : C’est pour lui le moment de la consécration. Son travail théâtral est encensé, il est invité en Angleterre par le consul britannique
- 1969 : Premier prix du festival de la nouvelle chanson chilienne, il chante lors du meeting mondial de la jeunesse pour le Vietnâm à Helsinki, il enregistre l’album « Pongo en tus manos abiertas «
- 1969/1970 : Apogée de sa carrière théâtrale, il est professeur invité à l’école de théâtre de l’université catholique, il monte Antigone de Sophocle puis il monte Viet-Rock de MeganTerry avec l’Ituch.
- 1970 : Invité du festival international de théâtre de Berlin, il participe au premier congrès de théâtre latino-américain à Buenos Aires
- 1970 : il renonce à prendre la direction de l’Ituch préférant s’engager dans la campagne électorale du parti unidad popular de Salvador Allende. Il considère que l’engagement par la chanson peut lui donner l’opportunité de s’adresser au peuple le plus largement possible. Parution de l’album « Canto libre ».
- 1971 : Il rejoint le ballet national, le département des technologies de la communication de l’université technique de l’état. Il est ambassadeur culturel du gouvernement Allende, organisant des tours de chant dans toute l’Amérique latine.
- 1972 : Sortie de la « poblacion « qui témoigne de sa ferveur communiste et nationaliste.
- 1972 : tournée en URSS et à Cuba où il est invité au congrès de la musique latino-américaine de la Havane. Il dirige l’hommage au poète Pablo Neruda qui vient de recevoir le prix Nobel et enrôle des travailleurs volontaires lors des grèves de 1972.
- 1973 : Il soutient la campagne législative de l’unida popular, chante lors des programmes dédiés à la lutte contre le fascisme, contre la guerre civile. Sortie de l’album « Canto por traversura » qui sera plus tard interdit à la vente. Législatives mars 1973 : opposition du parlement à Allende s’intensifie même si ce dernier est toujours chef de l’état. En aout 73, Allende nomme pinochet à la tête de l’armée
- 11 septembre 1973 : pinochet renverse le gouvernement Allende, ce jour-là, Victor est en route vers l’université technique de l’état pour laquelle il officie depuis 1971. Il est enlevé par les militaires et transféré au stade national ainsi que les autres militants pro-Allende.
- 16 septembre 1973 : Il meurt criblé de balles après qu’on l’ait torturé et brisé les mains.
Les mots ne sont pas innocents. On ne défie pas impunément le pouvoir, surtout s'il est entre les mains de dictateurs sanguinaires. Victor Jara en fit l'amère constat, payant de sa vie son engagement militant auprès de Salvador Allende au Chili.
Chantre de la révolution communiste, Victor Jara chantait le partage des terres, critiquait le conformisme bourgeois, dénonçait la répression militaire, condamnait la guerre du Vietnam…
Après le coup d'état du Général Pinochet, Victor Jara fut arrêté et emprisonné dans le stade de Santiago, lieu de triste mémoire. Il fut torturé et exécuté.
Pinochet a échappé à ses juges. Le monde de justice rêvé par Jara n'est pas pour demain.
Son martyre correspond aussi à la naissance d'un mythe. Ses derniers instants sont devenus célèbres dans le Chili post-Pinochet grâce au témoignage de l'écrivain Miguel Cabezas. Après l'avoir malmené, les militaires lui ont tranché les doigts avant de lui intimer l'ordre de chanter. Victor Jara aurait défié les soldats de Pinochet en se tournant vers les militants détenus avec lui et en entonnant l'hymne de l'Unité Populaire. Les militaires l'auraient alors exécuté par balles, ainsi que la majorité des militants qui avaient repris son chant en chœu. Cet épisode est chanté par Julos Beaucarne dans son poème Lettre à Kissinger, par Los de Nadau dans Auròst tà Victor Jara et par Michel Bühler dans Chanson pour Victor Jara, ainsi que Pierre Chêne dans Qui donc était cet homme ?
" On amena Victor et on lui ordonna de mettre les mains sur la table. Dans celles de l'officier, une hache apparut. D'un coup sec il coupa les doigts de la main gauche, puis d'un autre coup, ceux de la main droite. On entendit les doigts tomber sur le sol en bois. Le corps de Victor s'écroula lourdement. On entendit le hurlement collectif de 6 000 détenus. L'officier se précipita sur le corps du chanteur-guitariste en criant : " Chante maintenant pour ta putain de mère ", et il continua à le rouer de coups. Tout d'un coup Victor essaya péniblement de se lever et comme un somnambule, se dirigea vers les gradins, ses pas mal assurés, et l'on entendit sa voix qui nous interpellait : " On va faire plaisir au commandant. " Levant ses mains dégoulinantes de sang, d'une voix angoissée, il commença à chanter l'hymne de l'Unité populaire, que tout le monde reprit en chour. C'en était trop pour les militaires ; on tira une rafale et Victor se plia en avant. D'autres rafales se firent entendre, destinées celles-là à ceux qui avaient chanté avec Victor. Il y eut un véritable écroulement de corps, tombant criblés de balles. Les cris des blessés étaient épouvantables. Mais Victor ne les entendait pas. Il était mort. »
Miguel Cabezas (extrait d'un article paru dans l'Humanité du 13 janvier 2000).
Il sera inhumé 36 ans après sa mort !!
Assassiné en 1973 par les militaires chiliens, le chanteur Victor Jara vient de recevoir des obsèques nationales, 36 ans après sa mort.
Beaucoup de gens ont chanté des chansons qui ont fait de Victor Jara une idole nationale
Des milliers de personnes se sont rassemblées pour les funérailles du chanteur chilien Victor Jara, dont la dépouille a été exhumée 36 ans après son assassinat, au cours du coup d'Etat militaire du sanguinaire général Pinochet.
Victor JARA était l'une des victimes les plus célèbres du coup d’état. Son corps a été exhumé en Juin dernier (2009), afin qu'un tribunal puisse éclaircir les circonstances de sa mort. Il a été établi qu'il avait reçu plus de 30 coups mortels.
Sa veuve, maintenant âgée de plus de 80 ans, a conduit le cortège funèbre qui serpentait les rues de la capitale Santiago.
Beaucoup de gens ont chanté des chansons qui ont fait de Victor Jara une idole nationale
Des milliers de personnes se sont rassemblées pour les funérailles du chanteur chilien Victor Jara, dont la dépouille a été exhumée 36 ans après son assassinat, au cours du coup d'Etat militaire du sanguinaire général Pinochet.
Victor JARA était l'une des victimes les plus célèbres du coup d’état. Son corps a été exhumé en Juin dernier (2009), afin qu'un tribunal puisse éclaircir les circonstances de sa mort. Il a été établi qu'il avait reçu plus de 30 coups mortels.
Sa veuve, maintenant âgée de plus de 80 ans, a conduit le cortège funèbre qui serpentait les rues de la capitale Santiago.
Le cercueil était drapé de rouge et d’un poncho de laine noire.
De nombreux sympathisants avaient apporté des guitares, pour chanter les chansons qui ont fait de Victor Jara une idole. Il jouissait au CHILI du même prestige que Jean FERRAT en France, avec un engagement comparable, on l'appelait ici le Jean FERRAT chilien.
Les restes de Victor JARA devaient être inhumés dans le cimetière général de Santiago ce samedi 5 décembre.
Durant les quelques jours qui ont précédé ses obsèques, des milliers de Chiliens avaient rendu un dernier hommage au célèbre chanteur dans la capitale.
" Je crois que finalement, après 36 ans, Victor peut reposer en paix", a déclaré la Présidente de la République Chilienne Michelle BACHELET selon l'agence Associated Press. "Se souvenir de lui est ce qui maintient en vie et continuera à le maintenir en vie pour toujours," a déclaré sa veuve. Elle a ajouté que de
"nombreuses autres victimes du régime militaire méritaient la même reconnaissance."
«C'est pourquoi il est important que nous continuons à progresser dans la vérité et la justice, afin que le Chili puisse retrouver la paix", a dit la présidente.
Victor Jara était admiré comme un directeur de théâtre, pour ses chansons traditionnelles, pour son engagement politique en faveur des pauvres et du peuple : il était membre du Parti communiste chilien.
"Cela confirme le sentiment du peuple envers lui, a-t-elle déclaré sa veuve Joan TURNER en voyant la foule des chiliens rendant hommage à Victor JARA.
Le chanteur faisait partie des milliers de personnes arrêtées dans les premiers jours du coup d’état fasciste de de Pinochet qui a renversé le président élu de gauche Salvador Allende.
Il a été emmené au Stade du Chili à Santiago, où il a été torturé et tué. Son corps a été trouvé brisé quelques jours plus tard.
Les autorités actuelles chiliennes avaient rouvert l'enquête sur sa mort l'an dernier, après la preuve de son assassinat présentée par sa famille.
Plus tôt cette année, un ancien militaire, José Adolfo Paredes Marquez, a été inculpé de son meurtre. .Il nie toute responsabilité pour la mort de V. JARA.
L'agent ou les agents qui ont ordonné sa mort n'ont jamais été formellement identifiés.
Plus de 3.000 personnes ont été tuées ou ont disparu pendant le régime militaire au Chili de 1973 à 1990.
Discographie
Albums studio
1966 : Canto a lo Humano
1967 : Canciones folclóricas de América
1967 : El Verso es una paloma
1969 : Te recuerdo Amanda
1970 : Canto libre
1971 : El Derecho de vivir en paz
1972 : La Población
1973 : Canto por traversura
Album en public
1972 : Victor Jara habla y canta en vivo en La Habana
Album posthume
1975 : Presente