Imprimer





La « bataille de Damas » : entre la réalité et le virtuel
Djerrad Amar     
                                                                                        
Après avoir usé de tous les moyens économiques, politiques et de désinformation pour mettre à genou cette Syrie qui constitue avec l’Iran, le Hezbollah et la résistance palestinienne le rempart à l’hégémonie américano-sioniste, les voilà, à l’approche de la réunion du Conseil de Sécurité et comme toujours, redoubler de férocité en multipliant les massacres de civils, surtout dans les villages, pour les imputer à l’armée comme à Houla. Le dernier « massacre » médiatisé de Treimsa, à la veille aussi de la réunion du CS, semble selon les premiers éléments présentés n’être que mensonge et tromperie.  Les corps d’hommes montrés par Aljazeera,  présentés comme civils, ne sont en réalité que leurs terroristes mis hors d’état de nuire par les unités spéciales syriennes suite à un combat. On parle en Syrie de 37 hommes armés et 02 civils et d'une importante quantité d'armes récupérée, d'explosifset de moyens de communication sophistiqués.

Les revoilà s’employer rapidement à  faire d’une défaite  une « victoire » par la désinformation et la diversion.  La dernière trouvaille est cette « bataille de Damas » dont  leurs médias dit « mainstream » essayent de présenter 'décisive' comme si leurs groupes  n’enregistraient,  jusque-là,  que des succès  pour arriver  à la phase finale qui est Damas ! La réalité est qu’aucune ville particulièrement Daraa, Homs, Idlib, Hallab- qu’ils ont tenté d’occuper pour en faire des  bases pour conquérir Damas – n’est tombée entre leurs mains. À chaque coup de boutoir que leur infligent les unités spéciales, leur propagande crie « au massacre de civils », à l’ouverture de « couloirs humanitaires », au « blocus aérien » ou à une intervention militaire extérieure. Leur déroute est arrivée à un point où ils n’arrivent plus à reconstituer  leurs troupes ; les deux frontières d’avec la Turquie et  le Liban étant rigoureusement contrôlée par l’armée syrienne. Comme la bataille diplomatique se gagne d’abord sur le terrain des combats par les armes, il ne restait à l’ennemi que la « victoire virtuelle » par la désinformation et la subvention sur une prétendue « bataille de Damas » en cours d’exécution.

Il s’agit en fait d’une recomposition des résidus de leurs troupes par petits groupes qui ne dépassent pas la dizaine qu’ils ont programmé pour exécuter des opérations terroristes simultanées, sans effets spectaculaires,  dans plusieurs endroits à Damas afin de créer chez la population un effet de panique générale et donc un sentiment d’insécurité, de frustration, de dégout pour briser l’unité et la confiance du peuple avec ses dirigeants et son armée. On veut faire croire aux syriens, par la désinformation, à une « victoire » de leurs troupes  et à un échec de l’armée syrienne. Mais le monde sait que le virtuel ne peut se substituer à la réalité du terrain. La réalité est qu’ils ont été défait à Baba Amr considéré comme le bastion ‘imprenable’ et ce en l’espace d’une semaine avec  des moyens  militaires légers. Cette tactique par  « bataille de Damas » à l’exemple de la « bataille de Tripoli », qu’ils croient reproduire, dévoile, en fait, le fiasco de toute leur stratégie sur le sol syrien depuis 17 mois ! Aucune occupation permanente de portion de territoire  n’est avérée à ce jour. Il y aura bien-sûr  et encore une sorte de guérilla de quelques cellules rassemblées autour de la capitale dans sa banlieue qui se traduira par des assassinats ciblés et des explosions çà et là, qui indisposera une population préparée à cette éventualité, mais rien de consistant qui changerait le rapport de force resté intact.

Dans une semaine la « bataille de Damas », comme toutes leurs manœuvres, ne sera qu’une autre tentative, peut-être l’ultime, aussi stupide et insensée qui annoncera l’échec  effectif de la stratégie américano-sioniste baptisée « Nouveau Moyen-Orient ».

Il ne leur restera que l’agression directe en passant outre le Conseil de Sécurité et les lois internationales ; et là il s’agira d’une autre logique, d’un autre sens de la politique internationale, d’un autre sens de l’histoire.      

En cas de guerre le destin se jouera bien en Syrie car, les conséquences seront existentielles.  Il mettra sans aucun doute  en conflit directement ou indirectement le BRICS, la Syrie, l'Iran, la Palestine, une partie du Liban, une grande partie du monde arabe contre les EU, une partie de l'Europe, le Qatar, l'Arabie Saoudite, Israël.  Les EU prendront le risque de tout obtenir ou de tout perdre! Ils perdront alors le Qatar, l'Arabie saoudite, Israël, la Jordanie, leurs allies du Liban, leurs "acquis" en Tunisie et en Libye; avec toutes les conséquences géostratégiques dans le reste de Afrique, en Afghanistan, au Pakistan. Ce sera la fin de l'hégémonie Occidentale dans le monde. Prendront-ils ce risque majeur?