Les membres du Congrès qui ont eu accès aux preuves sur la Syrie déclarent qu’elles ne prouvent rien
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Le Grand Soir, 11 septembre 2013
Les membres du Congrès qui ont eu accès aux preuves classées secret défense sur la Syrie déclarent qu’elles ne prouvent rien du tout
Washington's Blog
Les preuves secrètes du dossier syrien ne parviennent pas à prouver qu’Assad a fait usage d’armes chimiques
Le dossier de l’administration sur l’usage d’armes chimiques par le gouvernement syrien est extrêmement vague, et d’anciens agents du renseignement déclarent que les informations accessibles au public prouveraient plutôt que le gouvernement syrien n’a pas perpétré ces attaques aux armes chimiques.
L’administration Obama affirme que des documents classés secret défense prouvent que c’est bien le gouvernement Assad qui a perpétré ces attaques.
Mais de nombreux Congressistes qui ont pu lire les documents classés secret défense déclarent qu’ils ne valent pas mieux que la note de synthèse demandant l’intervention armée et… qu’ils ne prouvent rien du tout !
Justin Amash, membre du Congrès, a déclaré la semaine dernière : « En fait, ce que j’ai entendu lors de la réunion de présentation d’Obama m’a rendu encore plus sceptique sur certains aspects importants du discours Présidentiel en faveur d’une attaque. »
Il a observé hier, après avoir assisté à une autre réunion confidentielle et avoir examiné plus de documents secrets :
« Ai assisté à une autre réunion sur la Syrie et passé en revue d’autres documents. Maintenant je suis encore plus sceptique que jamais. Je ne peux croire que notre Président pousse à la guerre. »
And Ajourd’hui, Amash a écrit :
« Si les Américains pouvaient lire les documents classifiés, ils seraient encore plus opposés à une action contre la #Syrie. Les déclarations publiques de l’administration Obama sont pour le moins trompeuses. »
Tom Harkin, membre du Congrès a déclaré : « Je viens juste d’assister à une réunion confidentielle du Congrès sur la Syrie, et franchement, elle soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses. Ce que j’ai pu voir présenté par l’Administration m’apparait de seconde main. »
Michael Burgess, membre du Congrès, a déclaré « oui, j’ai eu accès aux documents secrets. Il n’y a pas grand-chose. »
Le site d’informations Yahoo News rapporte :
A titre d’exemple, la députée démocrate du New Hampshire Carol Shea-Porter a quitté jeudi dernier une audience confidentielle en déclarant qu’elle était opposée à toute intervention « maintenant plus que jamais ». « Je pense que nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir pour rendre ce dossier crédible » a-t-elle déclaré après la réunion. « Il semble que nous soyons tous très préoccupé et que la tendance soit au non. »
Le Sénateur Joe Manchin a annoncé qu’il voterait non pour des frappes en Syrie juste après avoir assisté à une réunion d’information confidentielle du renseignement.
Alan Grayson, membre du Congrès, attire l’attention dans le New York Times :
« Le dossier documentant l’attaque de la Syrie n’est constitué que de 2 documents : un résumé de 4 pages de renseignements non classifiés, et un résumé classifié de 12 pages. Le premier ne fait qu’énumérer des indices de preuves uniquement à charge en faveur d’une attaque. Je ne suis pas autorisé à vous dire ce qui figure dans le second, mais vous pouvez en tirer vos propres conclusions ; [c’est-à-dire que le second résumé n’est pas plus convaincant que le premier de 4 pages rendu public]
Jeudi dernier [5 septembre], j’ai demandé au personnel du Comité Parlementaire du Renseignement [House Intelligence Comittee] si il y avait d’autres documents à disposition, classés secrets ou non, et leur réponse a été négative.
Les notes de synthèse sur les armes chimiques syriennes se fondent sur des centaines de documents sous jacents du renseignement. La note accessible au public cite des interceptions d’appels téléphoniques, des posts sur les « réseaux sociaux » et d’autres documents de ce type, mais aucun de ces documents n’est joint ou même cité in extenso –même pas des reportages vidéo obtenus sur youtube. Quant à savoir si la note de synthèse confidentielle est du même type, bien sûr je ne peux pas la commenter, mais encore une fois, vous pouvez en tirer vos propres conclusions.
Et pourtant nous autres membres du Congrès sommes supposés accepter sans discussion, que les partisans d’une attaque de la Syrie ont correctement décrit les indices sous-jacents, même si ces partisans refusent de nous montrer le moindre d’entre eux, à nous comme au peuple américain. En fait, même pour simplement obtenir l’accès aux documents classés secrets, nous devons franchir une série d’obstacles au delà du raisonnable.
Nous devons descendre dans les entrailles du centre d’accueil des visiteurs du Capitole, jusqu’à une pièce au 4ème sous sol. En vertu d’instructions transmises par le Président du Comité du Renseignement, la prise de note est interdite (1).
Une fois que nous quittons les lieux, il nous est interdit de communiquer avec le public, les médias, nos administrés ou même d’autres membres [du Congrès] sur la note de synthèse classée secrète. Nous ne sommes même pas autorisés à faire quoi que ce soit pour vérifier la validité des informations qui nous ont été présentées. Et encore, ce n’est que la note de synthèse secrète. D’après ce que j’ai compris, le Comité du Renseignement a adressé une demande officielle de droit d’accès aux indices de preuve sous jacents il y a plusieurs jours. Je n’ai pas entendu parler d’une réponse à cette heure. Et franchement, je n’en espère aucune.
En refusant de divulguer les données sous jacentes même aux membres du Congrès, l’administration rend impossible pour quiconque souhaiterait le faire, de juger de façon indépendante si ces affirmations sont correctes ou non. »
En résumé : la course vers la guerre se fonde sur des renseignements biaisés, et rappelle beaucoup l’affaire irakienne.
SOURCE : http://www.washingtonsblog.com/2013/09/classified-intelligence-doesnt-...
Traduction bluerider
(1) Ndt. Comme l’était celle des équipes qui ont tenté de rassembler en quelques mois la documentation sur les attentats du 11-9, relire Philip Shenon