Un adolescent syrien exécuté par les salafistes d’Al Nosra
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Demain online, 10 juin 2013
Les nouveaux alliés de l' Occident
Un adolescent syrien exécuté par les salafistes d’Al Nosra
Un adolescent syrien de 15 ans a été exécuté en public à Alep par des rebelles islamistes, qui l’accusaient d’avoir tenu des propos jugés blasphématoires. Mohammad Qataa a été tué d’une balle dans la bouche et d’une autre dans la nuque après avoir été arrêté par des membres de l’ex-Front al Nosra, passé le mois dernier sous la coupe de la branche irakienne d’Al Qaïda, sous le nom d’Etat islamique d’Irak et de Syrie, a précisé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), une organisation proche de l’opposition basée en Grande-Bretagne.
« L’Observatoire ne peut ignorer ces crimes, qui ne font que servir les ennemis de la révolution et les ennemis de l’humanité », a déclaré son directeur, Rami Abdelrahman. Une photo diffusée par l’OSDH montre le visage de la victime, la mâchoire détruite et ensanglantée. On peut voir également une trace de balle dans le cou. L’OSDH, qui dispose d’un réseau d’informateurs en Syrie, dit s’appuyer sur des témoins de l’exécution.
Mohammad Qataa vendait du café dans les rues du quartier populaire de Chaar. Il s’est disputé avec un individu avant de lancer : « Même si le prophète Mahomet descend du paradis, je ne deviendrai pas croyant. » Le jeune homme a été capturé samedi par des miliciens de l’Etat islamique d’Irak et de Syrie puis reconduit encore vivant dimanche aux premières heures sur son étal en bois, son corps portant des marques visibles de coups de fouet.
« Les gens se sont rassemblés autour de lui et un membre de la brigade a déclaré : ‘Généreux citoyens d’Alep, ne pas croire en Dieu est du polythéisme et maudire le prophète est du polythéisme. Quiconque blasphème ne serait-ce qu’une fois sera puni de cette façon’. » « Il a alors tiré deux balles avec un fusil automatique devant la foule et devant la mère et le père du garçon, il est monté dans une voiture puis il est parti », poursuit l’OSDH.
Rami Abdelrahman ajoute que la mère a imploré les miliciens, dont l’accent indique qu’ils n’étaient sans doute pas syriens, de ne pas tuer son fils. Selon ses parents, Mohammad Qataa avait participé aux manifestations en faveur de la démocratie à Alep. Depuis l’an dernier, de vastes zones de la ville sont tombées sous le contrôle de brigades islamistes, dont Al Nosra, ainsi que d’autres unités rebelles.