Un autre regard sur la Syrie
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Afrique Asie, décembre 2012
Un autre regard sur la Syrie
Bahar Kimyongur (*)
Grâce à un effort surhumain des médias dominants, le grand public occidental s’est familiarisé avec les visages présentables de la « révolution » syrienne qui sont pourtant de parfaits inconnus de la rue syrienne. Bassma Kodmani, Bourhane Ghalioun, Abdelbasset Sayda ou encore Georges Sabra, femme et hommes de paille de nos chancelleries, ont servi à dissimuler les véritables protagonistes de la révolte tels le bouillonnant télécoraniste Adnane Arour connu pour ses appels au meurtre contre les Syriens hostiles à sa mission divine. En réalité, à côté d’Arour, il existe une véritable légion de parrains du terrorisme sectaire et de prédicateurs génocidaires à l’œuvre dans le pays ou depuis l’étranger
Au départ, le mouvement populaire syrien défendait un programme légitime : baisse du prix des hydrocarbures, fin de la corruption, refinancement par l’État des denrées de base, liberté d’expression, levée de l’état d’urgence, liberté pour tous les prisonniers politiques, fin de la torture.
Quel ne fut pas notre bonheur, nous militants progressistes, de voir des pans entiers de la société syrienne descendre dans la rue pour revendiquer pacifiquement des droits qui leur ont été confisqués par un État liberticide trahissant peu à peu ses propres idéaux égalitaires au nom de « l’économie sociale de marché » (cf. Xe congrès du parti Baas en 2005).
Quelle ne fut pas notre indignation, nous militants démocrates, de voir des manifestants torturés et mitraillés par les forces de l’ordre, notamment à Deraa.
Quelle ne fut pas notre stupéfaction aussi, nous militants avertis, de voir la rapidité d’exécution d’une rébellion armée sortie de nulle part et allant on ne sait où.
Cette radicalisation était d’autant plus malvenue que le mouvement populaire était engagé dans une dynamique réformatrice relativement efficace car s’appuyant sur l’autorité présidentielle pour isoler les caciques du régime et autres petits chefs « plus monarchistes que le roi ».
À l’écoute de la rue, le président syrien promit de poursuivre les responsables de la répression comme le confirme cette dépêche de l’AFP du 20 mars 2011 (http://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/syrie-sanglant...), ce qu’il fit d’ailleurs en limogeant Fayçal Kaltoum et Iyad Ghazal, les gouverneurs de Deraa et de Homs.
Mais au même moment, des manifestants, des policiers et des soldats furent tués dans plusieurs villes dont Deraa, faisant craindre une spirale incontrôlable de la violence.
Visiblement, des provocateurs utilisaient la foule pour tirer sur la police.
À ce moment précis, les caméras occidentales coupèrent son et image pour nous servir un storytelling cousu de fil blanc et digne des pires épisodes de la guerre froide.
Le quotidien arabe basé à Londres Al Quds al-Arabi du 24 mars 2011 exposa les deux versions, celle de l’opposition et celle du gouvernement :
« Selon des témoins, les forces de l’ordre ont attaqué le 23 mars une mosquée qui servait de QG aux manifestants, tuant au moins quinze personnes. Mais le régime avance une autre version : il accuse un gang armé, qui aurait caché des munitions dans cette mosquée, d’avoir tiré sur une ambulance et des policiers. »
L’AFP en fit de même sans pour autant creuser la deuxième piste : « Les autorités ont imputé les heurts à un “gang armé”, l’accusant d’avoir tué quatre personnes et “d’emmagasiner des armes dans la mosquée” Al-Omari à Deraa. »
En Occident, personne ne crut bon de prêter attention à « la propagande du régime ».
Dans une brève publiée le 8 avril 2011, c’est-à-dire trois semaines à peine après le déclenchement du « printemps syrien », le quotidien Ouest-France s’interrogeait benoîtement : 19 morts et 75 blessés parmi les forces de l’ordre à Deraa ?
Ce petit point d’interrogation assassin planté dans le cœur des victimes militaires de la terrible guerre qui s’annonçait était révélateur de l’état d’esprit de nos rédactions : selon elles, la Syrie étant un État policier, les médias d’État mentaient forcément.
Le 10 avril 2011, soit trois semaines à peine après le début des émeutes de Deraa, une embuscade est tendue à un convoi militaire à Baniyas sur l’autoroute reliant Lattaquié à Tartous :
Les médias occidentaux déguisèrent ce massacre en exécution de soldats ayant refusé de tirer sur des manifestants (cf. Sharmine Narwani, Questioning the Syria « Casualty List », Al Akhbar, 28 février 2012, http://english.al-akhbar.com/content/questioning-syrian-%E2%... )
À part la presse officielle syrienne et certains vidéastes indépendants, personne ne nous montra les funérailles de ces morts loyalistes qui n’existaient tout simplement pas aux yeux de l’Occident :
Originaire de Jableh, une ville côtière située à 25 km au Nord de Baniyas, Khaddam fit défection en 2005 pour aller s’installer dans son palais parisien généreusement offert par feu le premier ministre libanais Rafiq Hariri.
Cette attaque armée marquait le retour fulgurant de Khaddam sur la scène syrienne dans son nouveau costume de parrain d’une « révolution » clairement sectaire.
On pourrait penser qu’il s’agit là d’une intox du régime syrien.
Or, même le farouche opposant anti-régime Haytham al-Maleh pointa la piste Khaddam (ainsi que la piste Rifaat al-Assad, l’oncle de Bachar, criminel de guerre, opposant corrompu de longue date et allié des États du Golfe) dans une interview réalisée le 12 avril 2011 par Alix Van Buren pour le quotidien italien Repubblica : http://www.repubblica.it/esteri/2011/04/12/news/dissidente_s...
Lorsque des prêcheurs de la haine et des infiltrés soupçonnés d’être proches de Khaddam (et par conséquent des hariristes du Liban) tentèrent de récupérer le mouvement démocratique syrien, les médias occidentaux se levèrent comme un seul homme pour crier à la manipulation de la part du pouvoir. Ils accusèrent celui-ci de semer la discorde confessionnelle afin d’« instrumentaliser les minorités » à son avantage.
Pourtant, au dixième jour à peine du « printemps syrien », soit le 25 mars 2011, une foule rassemblée devant la mosquée Abou Bakr As-Siddiq de Jableh, ville natale de Khaddam, crie : « Non aux chiites. Ni Iran, ni Hezbollah » comme on peut le voir et l’entendre dans la vidéo suivante (2min. 6 sec.) :
La kalachnikov agitée par le cheikh salafiste dans une mosquée d’Alep l’été dernier illustre bien le phénomène de militarisation de l’espace religieux :
Ici, l’annonce de la formation du bataillon Adnane Arour (du nom du fameux prédicateur charcutier) à Rastane en mars 2012 :
Pour comprendre cette coloration sectaire de la révolte, il convient ici de rappeler le climat politique qui prévalait dans les années 2000.
À l’époque, la photo du secrétaire général du mouvement Hezbollah, Hasan Nasrallah trônait partout en Syrie aux côtés de celui du président Bachar El Assad tandis que sur les vitrines des magasins, les façades des maisons, les pare-brise des voitures ou encore lors de processions politiques ou culturelles, le drapeau jaune du Hezbollah flottait aux côtés des drapeaux palestinien et syrien.
Et pour cause : aidé par la Syrie, le Hezbollah, mouvement patriotique libanais à dominante chiite remporta deux victoires inespérées sur Israël, l’une le 25 mai 2000 permettant de libérer le Sud du Liban de l’occupation sioniste et l’autre, en juillet 2006, à l’issue de la « bataille des 33 jours » mettant en déroute les colonnes de char de Tsahal.
Dans une allocution prononcée au lendemain de l’attentat qui tua trois hauts responsables de la cellule de sécurité de Damas le 18 juillet 2012, Hasan Nasrallah révéla le rôle central de la Syrie dans les victoires du Hezbollah :
En effet, ruminant sa vengeance contre le Hezbollah et son allié syrien suite à la victoire du 25 mai 2000, Israël était parvenu en 2005 à obtenir le retrait des troupes syriennes et ainsi à affaiblir le Hezbollah grâce à un attentat intelligent contre un ennemi déclaré de la Syrie, nommément le premier ministre libano-saoudien Rafiq Hariri. Le retrait syrien du Liban à la faveur de l’opération CIA appelée « Révolution du Cèdre », permit aux alliés de Tel-Aviv, Riyad et Washington, notamment le Courant du futur d’Hariri junior et ses soutiens salafistes, d’occuper le terrain déserté par la Syrie, surtout la partie Nord du pays à dominante sunnite.
À partir de 2005, Saad Hariri et ses comparses tels le salafiste syrien Naji Kanaan lancèrent une véritable bataille de l’ombre à caractère confessionnel contre la résistance antisioniste syro-libanaise incarnée par le gouvernement de Damas et le Hezbollah.
Ils trempèrent même dans une tentative d’assassinat contre Hasan Nasrallah. En Occident, personne ne parlera de cet attentat pour ne pas ternir l’image du très bling bling et très docile Saad Hariri.
Certains prédicateurs syriens sunnites virent d’un très mauvais œil la fraternisation entre Nasrallah et Assad dans leur pays.
Influencés par le discours anti-chiite des chaînes satellitaires du Golfe, ils interprétèrent la solidarité Hezbollah/Damas par le seul angle confessionnel et l’agitèrent comme une menace anti-sunnite.
Lorsque le « printemps syrien » éclata en mars 2011, les hariristes et les salafistes pro-saoudiens actifs dans le Nord du Liban étaient déjà sur la brèche.
Des groupes armés proches d’Al-Qaïda comme Fatah al-Islam reçurent argent, armes et munitions pour mener le djihad à l’intérieur même de la Syrie contre les « agents chiites » de Damas. Ils profitèrent donc de l’aubaine pour exporter leur lutte anti-Hezbollah sur le sol syrien.
C’est dire si la carte confessionnelle a été le moyen le plus efficace pour recruter des combattants contre Damas. Il suffisait en effet de colporter le mensonge selon lequel le régime baassiste suivait un agenda chiite pour galvaniser la jeunesse sunnite déshéritée de Tripoli ou du Akkar.
À noter tout de même qu’il ne s’agissait là que pure propagande car dans son combat contre l’impérialisme US et Israël mêlant aventurisme et pragmatisme, le régime baassiste n’a jamais posé de condition sectaire. Damas a soutenu le Hamas (sunnite) sur le plan politique, économique et militaire. Il défendait et continue de défendre la cause palestinienne dont la population est majoritairement sunnite. En 1999, la Syrie baassiste a accueilli le SDF du Hamas, Khaled Mechaal qui venait d’être chassé d’Amman, la capitale jordanienne, à une époque où aucun leader arabe ne voulait de lui.
À partir des années 1970 et parfois au péril de sa propre existence, Damas a offert le gîte et le fusil à un nombre incalculable de groupes armés non chiites et non alaouites comme l’Armée rouge du Japon, le Parti des travailleurs du Kurdistan, la gauche révolutionnaire turque (THKP-C, Devrimci Sol, DHKP-C) ou encore la résistance nationale irakienne essentiellement sunnite et en lutte contre l’envahisseur US.
Après cette parenthèse nécessaire, revenons au sujet principal, ce fameux « printemps syrien » présenté par nos médias comme une révolution authentique et propre sur elle.
L’opposition syrienne ne sortit pas indemne de cette guerre par procuration livrée entre forces sunnites pro-US et forces patriotiques multiconfessionnelles (dont une majorité de sunnites) proches de tout ce que compte la planète comme pays non-alignés (Iran, Chine, Venezuela, Cuba etc.)
Débordée sur son extrême droite, l’opposition démocratique syrienne finit par se diviser entre ceux qui refusaient de servir d’idiots utiles des religieux fascistes à la solde des pétromonarchies du Golfe et ceux qui considéraient que rien ne put être pire que la dictature baassiste.
Après plusieurs mois de blocus médiatique, certains journalistes occidentaux finirent par s’inquiéter de la présence de groupes djihadistes mais, par naïveté ou par intérêt, ils décrivirent ces groupes comme des entités séparées de l’Armée syrienne libre (ASL) voire comme des créations des services secrets syriens servant à discréditer la rébellion.
Or, dès le début de l’insurrection, une symbiose s’est installée entre ces groupes et l’ASL sur plusieurs fronts, tous deux s’appuyant sur les inépuisables ressources religieuses et la propagande pro-sunnite victimaire pour mobiliser des combattants.
Pire, l’ASL recevait directement ses instructions sous forme de fatwa de la part de prédicateurs comme Muhammad Badi’ Moussa et autres semeurs de messages génocidaires notamment le très maffieux Mohamed Zuhair Siddik.
Le cheikh Muhammad Badi’ Moussa, alter ego d’Arour, a lancé sur Al-Hekma TV (14 mars 2012) une fatwa appelant à tuer les femmes et les enfants alaouites en représailles à des massacres faussement attribués à cette communauté:
« Nos frères de l’Armée syrienne libre (ASL) ont envoyé une série de requêtes aux oulémas en exil nous demandant s’ils pouvaient attaquer des villages alaouites. Ils ont demandé une fatwa qui leur permette de tuer des femmes et des enfants comme ils tuent nos femmes et nos enfants. Car les snipers viennent des villages alaouites et les femmes musulmanes libres sont violées et kidnappées pour être emmenées vers les villages alaouites. »
D’après le cheikh, les « érudits » l’ont joué diplomate.
« Faites preuve de patience. Lancez d’abord un avertissement. Nous ne voulons pas qu’une guerre civile, une guerre confessionnelle n’emporte la Syrie. »
Mais dans la phrase suivante, sa menace de commettre un génocide se précise :
« Les alaouites savent qu’ils sont une minorité dans le pays et que toutes les communautés confessionnelles les détestent et veulent se débarrasser d’eux. Ce n’est pas dans leur meilleur intérêt de défendre le régime. »
Il désigne même les cibles :
« (…) les villages de Zahra, Eqrima et de Nouzha dans la périphérie de Homs. »
Que dire du prêche cheikh Muhammad al-Zoghby diffusé sur la chaîne saoudienne Safa TV ?
Que dire aussi de l’appel au génocide lancé par Mohammed Zuhair Siddik, ami de Sarkozy et du salafiste Arour ?
Suite à l’assassinat du premier ministre libanais Rafiq Hariri dans l’attentat du 14 février 2005, Mohamed Zuhair Siddik s’était présenté comme un officier du renseignement syrien ayant fait défection.
Dans le cadre de l’enquête menée par le Tribunal spécial pour le Liban, Siddik avait accusé plusieurs hauts responsables syriens et libanais dont les présidents des deux pays, nommément Bachar El Assad et Emile Lahoud ainsi que des membres du Hezbollah d’avoir été les auteurs du meurtre d’Hariri.
Mais une enquête menée à son sujet révéla que Siddik n’avait en réalité jamais été le chef d’un quelconque service de renseignement syrien et que son témoignage contre la Syrie, le Liban et le Hezbollah étaient totalement bidon.
Suite à la découverte de la supercherie, la justice libanaise émit un mandat d’arrêt à son encontre pour faux témoignage.
Il se réfugia en France. Le 13 mai 2008, il disparut, avant de ressurgir aux Émirats arabes unis où il fut brièvement incarcéré pour immigration illégale et usage de faux passeport.
Lors d’une conférence de presse donnée au moment de sa libération, il affirma avoir reçu un faux passeport tchèque de la main du président français Nicolas Sarkozy.
Cet homme au bras visiblement très long avait également pour ami un certain Adnane Arour, le prédicateur salafiste syrien qui appelle à hacher les communautés déviantes, surtout les alaouites, et à donner leur chair aux chiens.
Quatre ans plus tard, il s’invite à une réunion d’opposants syriens au Caire et rencontre Haytham al-Maleh, un dirigeant historique de l’opposition syrienne qui se voit futur président de la Syrie « libre ».
Une journaliste occupée à interviewer Al-Maleh pour la chaîne australienne SBS Dateline filme la scène. Le militant octogénaire accueille froidement Siddik l’accusant d’être peu fiable sans doute en raison de son activisme trouble dans le cadre de l’enquête sur Hariri.
Siddik s’emporte et fait une révélation assez surprenante de la part d’un individu qui voue une haine passionnée contre la Syrie de Bachar El Assad et le gouvernement libanais à dominante Hezbollah.
Il dit à Maleh : « Qui a tué Hariri ? »
« Je l’ignore » lui répond le vieux dissident.
« Au départ, c’est Israël » (11m. 55s.)
Dans de précédents articles, nous avions parlé d’Adnane Arour et de son hachoir :
Joint par téléphone, Siddik est même invité en direct à cracher sa haine sur les alaouites pour les crimes du gouvernement baassiste. Il utilise l’émission d’Arour pour lancer des instructions militaires aux « faucons » de Rastane. Puis de déclarer : «Nous tuerons, nous tuerons, nous tuerons tous les villageois alaouites. Nous tuerons leurs officiers. Nous ferons pleurer leur mère ».
Même les fêtes religieuses comme la fête du Sacrifice sont l’occasion pour célébrer leur révolution salafiste :
Lors d’un rassemblement organisé à Idleb, deux jeunes agitateurs présentés par les médias pro-gouvernementaux comme des prédicateurs saoudiens (1min.30 sec.) chante leur volonté de « dépecer les nossayrites (l’autre nom des alaouites, NDT) ». Ils miment le geste de l’abattage tout en psalmodiant. Ils terminent par un salut au mollah Omar et aux Talibans :
Ici encore, un homme est torturé à mort car soupçonné d’être chiite :
On l’aura compris, sur la Syrie comme sur tous les conflits qui nous concernent, les médias façonnent notre manière de voir les événements.
L’information en provenance de ce pays ne nous a pas été fournie telle quelle mais elle a été filtrée à l’aune des principes moraux ou des contraintes idéologiques qui animent chacun de nos fournisseurs.
Ainsi, la militarisation du conflit qui remonte aux premières lueurs du « printemps syrien » nous a été tout simplement cachée.
Le gouvernement syrien n’ayant pas bonne presse pour toutes sortes de raisons justifiées, sa version des faits a été rejetée en bloc tandis que la propagande de l’opposition a été accueillie sans le moindre recul.
D’éminents journalistes ont refusé de se rendre dans ce pays pour couvrir les événements du côté du régime pour ne pas être victime de sa propagande.
En revanche, ces mêmes journalistes ne se sont pas gênés de se convertir en propagandistes de l’opposition, appelant même à armer un camp qui commet tous les jours des attentats terroristes contre des civils et des crimes de guerre.
Encore récemment, l’Armée syrienne libre (ASL) a capturé puis exécuté 70 soldats de l’armée syrienne à Ras al‘Ayn avant de les enterrer dans une fosse commune, le tout dans la joie et la bonne humeur. Une équipe de la télévision turque était sur place et a tout filmé.
Certains journalistes mainstream ainsi que nombre de militants autoproclamés démocrates accusent les observateurs et experts sur la Syrie qui ne sympathisent pas avec la rébellion, d’être des agents ou des propagandistes du régime baassiste.
Cela s’appelle du terrorisme intellectuel et de l’intimidation.
Un proverbe turc dit : « Celui qui dit la vérité est chassé de neuf villages ».
N’en déplaise à ces messieurs, les médias libres et non alignés sont notre dixième village. Et tous les habitants des neuf premiers villages y sont les bienvenus.
(*) Bahar Kimyongur, auteur de Syriana, la conquête continue, Ed. Investig’Action & Couleur Livres, 2011 et porte-parole du Comité contre l’ingérence en Syrie (CIS).