La Mauritanie entre deux feux
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La Mauritanie entre les feux des prêches des Oulemas et celles des fusils des disciples
La colonie Mauritanie a été créée par la France en 1903 et rattachée à l’Afrique Occidentale Française (AOF). Le but de sa création découle du souci des dirigeants coloniaux Français de faire la jonction entre leurs possessions en Afrique l’Ouest à celles d’Afrique du Nord. Elle se situe de ce fait entre le Maroc et le Sénégal, tout en étant frontalière de l’Algérie et du Mali.
Le 28 novembre 1960, ce territoire accède à l’indépendance sous le nom de la République Islamique de Mauritanie. Sa population est composée de tribus arabo berbères ou maures (ou encore bidhanes qui veut dire en arabe dialectale local : blancs, par opposition aux Soudanes noirs : c'est-à-dire haratin ou autres negros mauritnaiens). Les maures qui se sont imposées depuis l’arrivée des Français comme le groupe dominant, avec sous leur joug de nombreuses populations serviles d’origine négros africaines (les H’ratins), et d’ethnies noires les Puulars, les Soninkés, les Ouolofs et Bambaras installés dans ces contraints depuis des temps immémoriaux.
La superficie de la Mauritanie est de trois millions d’habitants à peu près. Les tributs arabo berbères qui dirigent actuellement la Mauritanie, ont depuis les siècles passés, développé une longue tradition de fanatisme, de xénophobie et de la violence confessionnelle, culturelle et raciale.
En effet ces populations arabo berbères de Mauritanie ont été depuis toujours animées d’une très forte aspiration d’appartenance et de connexion aux autres peuples du monde arabe (« Nation arabe »). Cette aspiration s’est toujours traduite par l’intérêt pour ces grands nomades d’accompagner toutes les fièvres ou bouleversements idéologiques qui ont agité, et qui agitent le Maghreb et le Moyen Orient. En conséquence, par la création d’un parti dit nassérien, les maures se rattachèrent à l’anti colonialisme de l’Egyptien Gamal Abdel NASSER; par un mouvement Baath, ils rallièrent, à son apogée, l’ancien dictateur Irakien Saddam HUSSEIN ; ils ne manquèrent pas aussi de s’approprier des prêches de la secte des frères musulmans et / ou autres branches de la nébuleuse Salafiste Jihadiste.
Mais les points de ralliement et de rencontre de toutes ces tendances politiques, idéologiques et religieuses qui traversent l’intelligentsia de l’ethno-classe dominante s’articulent autour de deux questions. La question de la Palestine dont le soutien et perçu comme un devoir religieux, national et identitaire. Et celle concernant l’arabité et l’Islam, instrumentalisés pour un but de légitimation et de renforcement d’un système politique et social qui écrase les Hratins (50 à 55% de la population totale) et les négros mauritaniens (20 à 30%) au profit d’une minorité arabo berbères (15 à 20%).
Sous l’angle de ces deux conflits, d’enjeux supra nationaux et nationaux, l’Occident et le monde Judéo-chrétien, sont catalogués sans discernement, comme les soutiens à l’Etat Hébreux ainsi que les véritables agresseurs de la nation Arabe et des lieux Saints de l’Islam (Jérusalem). Ils sont aussi considérés comme les principaux appuis aux tentatives réelles ou supposées des Noirs et des Hratins visant à secouer le joug de la suprématie arabo berbère.
A l’occupation par la France du territoire qui s’appelle maintenant la Mauritanie (1903-1960), l’administration coloniale a consenti aux tribus arabo berbères de s’auto-gérer par leurs règles anachroniques, leur mode de vie esclavagiste et leur cloisonnement culturel, le tout basé sur une interprétation inégalitaire et obscurantiste de l’Islam. Cette préséance et privilège dont bénéficièrent en particulier les maures, parmi les autres communautés d’indigènes de la colonie, renforcèrent leur rejet de l’universalisme et leur propension à la domination. Ce sont ainsi ces faveurs coloniales que les communautés lésées tentent de remettre en cause que les maures veulent, vaille que vaille garder et renforcer qui se trouvent être à l’origine des tensions intercommunautaires qui secouent la Mauritanie d’année en année.
En effet, dès sa naissance, l’Etat mauritanien postcolonial que les tribus arabo-berbères ont hérité de la colonisation a déclaré dans sa constitution l’Islam, religion d’Etat et unique source de lois, tout en prohibant les hautes fonctions de l’Etat aux non musulmans.
Quelques années après, l’arabe est décrété langue nationale et parallèlement, l’Etat affiche une volonté hégémonique et assimilationniste des arabes visant à étouffer les autres langues et cultures autochtones berbère, Puular, Soninkés, Ouolof, Bambara.
A partir de 1966, est entamé l’arabisation de l’administration synonyme de bannissement des fonctions de l’administration de cadres négro-mauritaniens formés à l’école Française moderne au profit d’éléments arabo berbères issus des écoles coraniques traditionnelles.
En 1978, le premier président de la Mauritanie, Mokhtar Ould DADDAH est renversé par un groupe de militaires traditionalistes et nationalistes arabes étroits. Au bout d’un moment, ils décrètent l’application de la Charia (lois Islamiques), accélèrent l’arabisation. Et la persécution des cadres francophones et/ou issus des ethnies non arabe prend une nouvelle ampleur.
Cette politique culmine entre 1986 et 1991 avec la tentative de génocide contre les populations négro- mauritaniennes et la diabolisation et répression des éléments parmi l’élite H’ratin (groupe d’esclaves et d’anciens esclaves) qui se dressèrent contre la persistance des pratiques esclavagistes et autres formes de brimades et d’oppression érigées en mode de vie par les arabo-berbères et ayant leur racine dans l’esclavage.
Cette épuration ethnique enclenchée par l’Etat sous la houlette des mouvements pan- arabistes et islamistes, se solda par des pogroms contre les noirs autochtones dans les rues des grandes villes, des centaines d’exécutions extrajudiciaires au sein de l’élite des ethnies noires, des déportations par dizaines de milliers de populations noires au Sénégal et au Mali voisins, des milliers de radiations des secteurs public et privé ainsi que des expropriations de biens meubles et immeubles et surtout de terres cultivables. Pendant cette période, le régime de Saddam HUSSEIN était le principal soutien du pouvoir Mauritanien et de sa politique de persécution contre les noirs.
A la chute du dictateur Irakien, ce pouvoir, dirigé par l’ex-dictateur Maawiya Ould Sid’ Ahmed Ould TAYA, se tourne vers l’Occident, soigne son image en décrétant un pseudo démocratie et surtout établit des relations diplomatiques avec Israël.
Cette nouvelle orientation de la diplomatie du pouvoir Mauritanien vers l’Etat d’Israël fut accueillie par un tollé général au sein de l’intelligentsia arabo berbère. La fronde des Oulémas (religieux) et des officiers nationalistes, les prêches enflammés dénonçant la compromission du pouvoir avec le sionisme, les manifestations de rues et les tentatives de putsch, parfois sanglantes vont rythmer les événements qui conduiront à la chute du régime en place.
Vers le milieu de 2005, la première action armée menée par groupe islamiste, essentiellement composé de mauritaniens, se solde par la mort de 15 militaires en plus de 17 blessés dans une caserne au Nord. Des dizaines d’Islamistes dont des Imams et des officiers de l’armée sont arrêtés, jugés et emprisonnés. Mais, moins de trois mois plus tard, le régime est renversé le 03 août 2005 par un coup d’Etat militaire.
Quelques semaines plus tard, les prisonniers islamistes, civils et militaires, sortent de prison acclamés par la foule comme des héros nationaux. En 2006, à l’occasion des élections municipales et législatives beaucoup des ex détenus islamistes occupèrent des postes de maires, de députés et de sénateurs dans les nouvelles institutions. Par contre, d’autres parmi leurs collègues élargis seront impliqués à partir des mois qui vont suivre dans des actions sanglantes, en Mauritanie et en Algérie. Ce sont des actions à l’instar de celle qui se solda par l’assassinat de quatre touriste français au Sud de Nouakchott en décembre 2007, la mort de trois militaires au Nord du pays en janvier 2008., l’attaque contre l’Ambassade d’Israël, l’assassinat d’un ressortissant américains en plein de cœur de Nouakchott, de violents accrochages entre forces de l’ordre et les cellules islamistes armées à Nouakchott. Toutes ces actions ont été revendiquées par Al Qaida au Maghreb islamique ou AQMI, organisation sous-régionale terroriste dorénavant dirigé par les arabo-berbère de nationalité mauritanienne, après le déclin de l’hégémonie des Algériens
D’où viennent les terroristes Djihadistes mauritaniens?
Il n’est un secret pour personnes connaissant la Mauritanie, que la mentalité dominante, l’idéologie sociale et les leaders d’opinion dans le pays (les Imams des mosquées et autres prêcheurs à l’occasion des prières dont celle de Vendredi) font que les personnages comme Oussama Ben LADEN, Ayman ZAWAHIRI, Saddam HUSSEIN, Moulah OUMAR ou Oumar Hassan AL BECHIR… sont des héros adulés par le commun des Mauritaniens. Dans les taxis, les bus, les portes clés, et même les murs des maisons, les mauritaniens arborent fièrement les effigies de ces hommes; des quartiers et des localités sur l’étendue du territoire de la Mauritanie portent les noms « symboles » de Ghandahar, Fellouja, Bagdad…., des magasins, chopes ou centres commerciaux portent des noms de références, comme les enfants nouveau-nés dont les noms sont choisi pour illustrés la présence de ces « héros » en toute fierté et en toute banalité au sein de la société.
Au cours de toutes les discutions, le mauritanien de base, moyen ou de l’élite, se range tout banalement et avec force, du coté de ces « combattants de l’Islam ».
Les groupes et éléments terroristes mauritaniens sont tous issus des écoles coraniques locales mauritaniennes et n’ont jamais ou rarement, vu leur jeune âge et leur cursus (la moyenne d’âge est de 21-24 ans), voyagé ou étudié à l’extérieur.
En conséquence leur doctrine de Jihadisme est, de source et d’origine locales, et de ce fait liée à leur éducation mahadrale (de mahadra : école coranique de droit musulman traditionnelle), et à leur environnement tribal et social obscurantiste et esclavagiste. Ce sont ici, des traits qui caractérisent la société mauritanienne d’aujourd’hui.
A travers la demande de la rançon en contre partie de la libération d’otages, nous pouvons déceler la démarche de l’économie de la razzia que les nomades arabes, berbères et touaregs, ont érigé en modes vie qu’ils ont toujours adopté vis-à-vis des peuples avoisinants jusqu’à la pacification coloniale des territoires africains. Cette pratique est légitimée par le principe de la dîme, ou jizia en droit musulman ; ce principe applicable aux non-musulmans en terre d’Islam fut élargi ensuite, par les groupes dominants aux communautés conquises ou vassalisées, musulmanes ou non-musulmanes.
Al Qaeda, branche armée de la Mauritanie, bénéficie à plus d’un titre, de larges complicités au sein des populations Mauritaniennes qui sont socialisées dans une xénophobie confessionnelle multiséculaire et qui va crescendo, sous l’effet de la compétition théorique civilisationelle entre pôles arabo-musulman et judéo-chrétien. Cette compétition qui s’est cristallisée depuis des décennies sur la question de la Palestine, tend maintenant à se déplacer sur le front de la demande universelle de démocratie et du respect des droits humains, deux concepts perçus par les autorités politiques, sociales et religieuses au sein des sociétés et Etats arabo-musulmans comme un cheval de Troie de l’Occident croisé.
Il est aussi important de savoir que ces groupes terroristes salafistes, se sont illustrés dans le braquage de centres financiers. Ces attaques visant la recherche de butins sont synonymes de l’exercice d’une action de guerre à but lucratif dans laquelle les otages Occidentaux sont une source de revenue pour les Djadistes et les assassinats et kidnapping, une action de sape des pouvoirs, des régimes locaux et de la sécurité des ressortissants Occidentaux.
Il est à rappeler que le régime du Président démocratiquement élu, Sidi Mohamed Ould Cheikh ABDELLAHI a vacillé sous les coups de boutoirs des généraux qui ont brandi et exploité à fonds, les actions armées que les salafistes mauritaniens ont réalisé au cours de la première année de son mandat. A cet effet le Général Mohamed Ould Abdel AZIZ s’est payé les services d’une meute de notabilités et d’élus, traditionnels auxiliaires et porte-voix des régimes militaires pour entretenir l’idée d’un laxisme et d’une faiblesse intrinsèques du Président Abdellahi face aux défis terroristes en Mauritanie. La France, parmi le monde libre, se rallia la première aux thèses alarmistes de l’ambitieux général et ses pelletons de laudateurs. L’ex-puissance coloniale entraîna dans son sillage les adhésions euphoriques de l’Allemagne et du gouvernement Espagnol.
A ce propos, la capacité de nuisance de la branche mauritanienne d’Al Qaida s’est manifestée par l’assassinat de la démocratie mauritanienne en gestation avec la bénédiction des démocraties européennes. Sidi Mohamed Ould Cheikh ABDELLAHI, premier président démocratiquement élu dans l’histoire de la Mauritanie, au bout d’un processus dont la régularité et la transparence ont été loués par l’ensemble de la communauté internationale, s’est vu renversé d’une manière classique par un trio de généraux félons le 8 août 2008.
Dès l’installation du général Aziz au pouvoir, la section mauritanienne d’Al Qaida attaqua une unité de l’armée à Tourine au nord du pays, où douze militaires mauritaniens périrent égorgés. Les islamistes enchainèrent des actions aussi téméraires qu’éclatantes dont l’explosion d’un kamikaze devant l’Ambassade de France à Nouakchott, l’exécution d’un coopérant américain en plein jour dans la capitale et le kidnapping, à quelques semaines d’intervalles, de trois ressortissants Espagnols et d’un couple Italien.
Mais le grand paradoxe et la forte incohérence, résident dans le fait que le Général Mohamed Ould ABDEL AZIZ a adopté vis-à-vis des courants islamistes une démarche beaucoup plus laxiste et conciliante que celle pour laquelle le président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallah a été décrié. Cette démarche du nouvel homme fort de Nouakchott est très opportuniste en ce sens qu’elle caresse dans le sens du poil l’opinion nationale Mauritanienne, très résignée, voire réceptive des discours de la classe religieuse particulièrement les groupes Djihadistes. Ainsi, le Général et son entourage ont enchainé les concessions pour s’attirer de larges soutiens au sein des milieux religieux ou islamistes et, par conséquent, au sein de la population Mauritanienne.
Dans cette foulée, les relations diplomatiques avec Israël sont gelées, des rapprochements en grandes pompes sont inaugurés avec les régimes Libyen, Soudanais et Iranien, trois pouvoirs au sein du monde Arabo Musulman représentant les modèles et références pour les Islamistes et chauvins Mauritaniens toutes tendances confondues. Suite à cette nouvelle orientation de la diplomatie Mauritanienne, l’Iran, le Soudan et la Libye engagèrent leurs alliés à l’intérieur du pays pour soutenir la junte militaire pendant les moments les plus difficiles de la crise issue du coup d’Etat militaire orchestrés par les généraux contre la démocratie. Mohamed El Hacen Ould DEDDEW, chef spirituel de la tendance radicale du mouvement Salafiste, rencontre le général et lui accorde son soutien. Dans le sillage de cet appui, le parti Tawassoul (la façade légaliste des courants islamistes) se détache du front des partis anti-putsch (FNDD : Front National pour la Défense de la Démocratie créé en opposition au coup d’Etat du Général Mohamed Ould ABDEL AZIZ) vers une position malicieuse de soutien graduel à la junte militaire. Ce volt face de l’aile légaliste et « démocratique » du courant islamiste, a fortement contribué à laminer les chances du camp des forces démocratiques à la veille des élections du 18 juillet 2009. Elections qui se sont terminées par la victoire du Général Mohamed Ould ABDEL AZIZ, donc le passage en force du coup d’Etat, son blanchiment par les urnes et l’occupation par certains courants et personnalités islamistes de position de choix au sein de la nouvelle majorité.
Les mauvais enseignants
Mais, avant de finir cette tentative hasardeuse de contribution à l’explication du phénomène de violence à caractère religieux ou islamiste, il serait important de remarquer l’unicité des principes et des croyances entre d’une part, les disciples qui, galvanisés par leur jeune âge ont foulé de plein pied le sol de l’action armée après s’être suffisamment abreuvés de la théorie jihadiste servie par les érudits et, d’autre part, les oulémas (pluriel de Alem ou savant, ici en matière religieuse) qui, par tactique, et/ ou par opportunisme mais aussi à la demande du pouvoir politique, lui apporte la caution morale nécessaire en contre parie de vastes largesses matérielles.
Il faut noter que la catégorie des disciples ou jihadistes armés n’a rien à envier, sur le plan de la pensée, au groupe des oulémas qui sont très confortés dans les rouages de l’Etat et participent à l’exercice du pouvoir.
Pour mieux illustrer les propos avancés, les cas de Mohamed El Hacen Ould DEDDEW, Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibou RAHMANE et Hamden Ould TAH méritent d’être mis en relief.
Le premier, Mohamed El Hacen Ould DEDDEW est le chef spirituel des Salafistes de Mauritanie. Il est aussi l’ami et l’éminence grise du dictateur soudanais Oumar Hacen Al BECHIR ; ces derniers mois, il a édicté une fatwa (mandement juridique à caractère sacré) par lequel tous les musulmans sont tenus de soutenir Oumar Al BECHIR contre la Cour Pénal Internationale sous peine de se faire excommunier. Il est très proche de l’actuel Président, Mohamed Ould ABDEL AZIZ qui à fomenté son coup d’Etat en août 2008. Ould DEDDEW a réussi à faire plier le Général, qui finit par libérer les hommes d’affaires incarcérées sous l’accusation d’avoir détourné plusieurs dizaines de millions de dollars de la Banque Centrale de Mauritanie.
Ahmedou Ould Lemrabott Ould Habibou RAHMANE est l’Imam de la Mosquée Centrale de Nouakchott ; il a été parmi le clergé, le plus zélé soutien de l’entreprise putschiste du Général Mohamed Ould ABDEL AZIZ .Durant toute la crise politique consécutive au putsch de août 2006, ce tribun hors pairs consacra ses prêches transmis par la radio et télévision nationales à des attaques en règle contre l’opposition qu’il chargea sans hésiter d’être « égarée et anti-islamique par son alliance, avec les démocraties sataniques, l’Occident et les Nations Unies, impies (Kafr) et croisés ». Après la victoire de son candidat à l’élection présidentielle et la nomination du Gouvernement, Ould Habibou RAHMANE dénonça dans un prêche virulent, le comble du sacrilège qui, selon lui, à consister à nommer une femme comme Ministre des Affaires Etrangères dans un pays Islamique.
Hamden Ould TAH, quant à lui, est le Président de l’Association des Oulémas de Mauritanie ; il est réputé par ses positions très critiques du système démocratique et rejetant avec force le suffrage universel. Selon sa théorie qu’il diffuse à travers des conférences retransmises par les médias d’Etat, les gens sont partagés en deux catégories : khawas ennas et awam ennas. Les Khawas Ennass sont les dignitaires, les autorités morales, bref des gens qui ont un nom, une minorité de « bien nés » et les Awam Ennas sont les gens du peuple, la populace, les personnes ordinaires, ceux qui n’ont pas de noms. Pour Ould TAH, seuls les premiers ont le droit de participer à la conduite des affaires de l’Etat. Autant Hamden Ould TAH excommunie le système démocratique, autant il fait l’apologie de la force et de la violence comme les seules sources légitimes du pouvoir selon le droit musulman d’après les enseignements de Ould TAH. Ce dernier n’hésite jamais à faire l’apologie de l’esclavage comme tout dernièrement, il déclaré dans une interveiw largement diffusée par les journaux mauritaniens que l’esclavage à beaucoup de bien faits. Et poursuivant son dialogue avec le journaliste Ould TAH énumérera que parmi les biens faits la réussite des anciens esclaves américains dont l’un d’eux, Barak OBAMA (selon l’entendement de l’Imam Hamden) est devenu président des Etats-Unis ; tout ce bien, poursuit Hamden est le fruit de l’esclavage.
A travers toute cette analyse, la Mauritanie est de plus en plus tenaillée entre les feux des prêches et discours des Oulémas qui représentent une caution et une partie du pouvoir politique ; et les canons de jeunes disciples qui, très imbibés de ce discours, ont franchi le stade de la théorie pour réaliser par la violence physique ce que la violence verbale et idéologique dont usent les Oulémas tarde à obtenir.
BIRAM OULD DAH OULD ABEID
DEFENSEUR DES DROITS DE L’HOMME